Mais quand LFI arrêtera-t-il son cirque avec ses #FreedomFlotilla ?

Depuis des mois, La France Insoumise (LFI) s'adonne à une mise en scène médiatique autour des « Freedom Flotilla », ces soi-disant missions humanitaires destinées à briser le blocus israélien de Gaza. Derrière le vernis de la solidarité, ces initiatives s'apparentent davantage à un spectacle politicien qu'à une réelle action pour venir en aide au peuple gazaoui. Alors que le conflit au Proche-Orient reste une tragédie humaine complexe, LFI a trouvé dans ces croisières un filon pour alimenter son image de parti contestataire, au détriment de solutions concrètes et d'un débat digne. Il est temps de dénoncer l'hypocrisie de ces opérations, qui commencent à ressembler à une mauvaise série télévisée, avec ses saisons, ses actrices et acteurs vedettes, et un scénario prévisible.
Saison 1 : Rima Hassan, l'eurodéputée monothématique
Le premier épisode de ce cirque médiatique a été lancé en juin 2025 avec le bateau Madleen, où l'eurodéputée LFI Rima Hassan s'est affichée aux côtés de figures comme Greta Thunberg. Cette opération, présentée comme une mission humanitaire, transportait une quantité dérisoire d'aide – 100 kg de farine, 250 kg de riz, des couches et des kits médicaux, soit moins qu'un camion de marchandises. À titre de comparaison, plus de 1 200 camions d'aide humanitaire entrent à Gaza chaque semaine via des voies terrestres autorisées. Le véritable objectif de cette « flottille » n'était pas de livrer une aide significative, mais de provoquer une interception par la marine israélienne, prévisible et annoncée, pour ensuite crier à l'injustice et attirer les caméras.
Rima Hassan, depuis son élection au Parlement européen, semble avoir fait de la cause palestinienne son unique cheval de bataille, reléguant au second plan les autres enjeux cruciaux de son mandat…
Saison 2 : Emma Fourreau et Gabrielle Cathala, les nouvelles héroïnes du buzz
À peine un mois après l'interception du Madleen, LFI remet le couvert avec une nouvelle « saison » de sa série. Cette fois, le bateau Handala quitte Syracuse, en Italie, le 13 juillet 2025, avec à son bord deux nouvelles figures de LFI : la députée Gabrielle Cathala et l'eurodéputée Emma Fourreau. Comme pour la première flottille, l'opération est orchestrée pour maximiser l'attention médiatique. Les communications sont coupées de manière théâtrale, et LFI s'empresse de publier des alertes sur X, dénonçant une interception « illégale » par l'armée israélienne. Comble du ridicule, les vidéos où les deux députées annoncent avoir été « kidnappées » par les forces israéliennes ont clairement été enregistrées… avant leur départ ! Dans celle d'Emma Fourreau, on aperçoit distinctement le port en arrière-plan, et il fait jour, alors que l'interception a eu lieu de nuit. Cette mise en scène grossière trahit l'intention de créer un drame médiatique plutôt qu'une action humanitaire sérieuse.
Le Handala, comme le Madleen, transporte une aide symbolique, bien insuffisante pour répondre aux besoins de Gaza, où l'ONU estime qu'il faudrait 500 camions d'aide par jour pour couvrir les besoins de base. Ces bateaux, qualifiés de « selfie yachts » par les autorités israéliennes, semblent davantage conçus pour les photos Instagram que pour un impact humanitaire réel. Les posts sur X de LFI, relayant des appels dramatiques à la « sécurité » de leurs militantes, renforcent cette impression de mise en scène, où l'émotion est exploitée pour galvaniser une base électorale. Comme le souligne un utilisateur de X, « à 20h12, elles annoncent jeter leurs téléphones à l'eau, et à 21h05, elles postent encore. » Ce genre de contradictions achève de discréditer l'opération.
Saison 3 : Manon Aubry et Clémence Guetté en têtes d'affiche ? Ou Mélenchon lui-même ?
Si LFI persiste dans cette voie, qui montera à bord pour la « saison 3 » ? Peut-être Manon Aubry, figure de proue du parti au Parlement européen, ou Clémence Guetté, députée, toutes deux habituées à occuper l'espace médiatique. Une nouvelle flottille avec ces personnalités permettrait à LFI de maintenir le buzz, tout en continuant à détourner l'attention des véritables enjeux humanitaires et politiques. Une autre hypothèse pourrait être Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, dont la rhétorique incendiaire pourrait parfaitement s'inscrire dans ce scénario. Et si, pour une fois, Jean-Luc Mélenchon décidait d'y aller lui-même ? Aurait-il le courage de monter à bord, ou préférera-t-il rester en coulisses, orchestrant la mise en scène de ses lieutenants ?
Une récupération électoraliste qui dessert la cause palestinienne
L'hypocrisie de ces flottilles réside dans leur inefficacité assumée. Les organisateurs, y compris LFI, savent que ces bateaux n'atteindront jamais Gaza. Depuis 2010, toutes les tentatives de la Freedom Flotilla Coalition ont été interceptées par la marine israélienne. Pourtant, LFI continue de soutenir ces missions, non pas pour leur impact humanitaire, mais pour le capital politique qu'elles génèrent. En mobilisant des figures médiatiques et en orchestrant des provocations, le parti cherche à capter l'attention d'un électorat sensible à la cause palestinienne, tout en se positionnant comme fer de lance de la « résistance ».
Cette stratégie est d'autant plus critiquable qu'elle dessert le peuple gazaoui. Pendant que LFI joue les metteurs en scène, les véritables besoins humanitaires – nourriture, médicaments, infrastructures – restent cruellement sous-financés et mal adressés. Les flottilles, avec leurs cargaisons symboliques, ne font qu'alimenter un cycle de provocations et de répressions, sans apporter de solutions durables. Pire, elles détournent l'attention des efforts internationaux, comme ceux des ONG ou de l'ONU, qui tentent de négocier des accès humanitaires viables.
Conclusion : il est temps d'arrêter le spectacle et de promouvoir la paix
La France Insoumise doit cesser de transformer Gaza en un feuilleton à visée électoraliste. La cause palestinienne mérite mieux qu'une succession de « saisons » où des élus se mettent en scène pour gagner des points dans les sondages.
Il est aussi crucial de reconnaître et de rappeler les souffrances du peuple israélien, profondément marqué par le pogrom du 7 octobre 2023, orchestré par le Hamas, qui a causé des centaines de morts et des traumatismes durables.
Le massacre orchestré par le Hamas le 7 octobre 2023 est la première source de malheur pour les Gazaouis eux-mêmes, en raison des représailles qu'il a déclenchées, et cela ne doit pas être occulté. Les Juifs et les Israéliens, comme les Palestiniens, aspirent à vivre en paix.
Jérémy BIZET